mercredi 22 février 2017

Quarante piasses

Je fais un projet dans mon cours de multimédia qui est sous forme de concours. Le projet déborde un peu de l’évaluation et dénote un côté compétitif. Quand la compétition est saine, elle donne une certaine source de motivation et c’est pourquoi je ne suis pas toujours contre. Peut-être plus particulièrement dans le domaine des arts, car une œuvre ne fait jamais l’unanimité et je crois qu’un artiste est toujours plus lucide s’il est humble.

Bref, le travail est de créer la page couverture de l’agenda de l’an prochain. Le gagnant (ou l’équipe gagnante) aura la chance de voir leur travail sur l’agenda de l’an prochain (comme ils seront au Cégep, on leur remettra une copie, évidemment) en plus de gagner un certificat cadeau de 40$.

Je vois personnellement ce certificat cadeau comme un droit d’auteur. Nous utiliserons leur œuvre, la copierons plus de 1000 fois sur un agenda qui sera vu tous les jours par tous les étudiants de l’école. Ce n’est pas rien et pour moi, le droit d’auteur est un concept essentiel à enseigner au secondaire. Je veux être bien clair : il ne s’agit pas d’un travail normal, il s’agit d’un travail qui sera réutilisé, imprimé et publié. L’utilisation de leur œuvre mérite un prix, à mon avis.

… Quarante dollars. Pour leur faire comprendre la notion de droit d’auteur. Je pensais que c’était pour être suffisant. Peut-être pas…

Je cherchais donc un certificat cadeau en lien avec le cinéma ou la télévision et j’ai proposé à mes élèves un certificat cadeau de 40$ pour le service Netflix. Déjà que je pilais sur certaines de mes convictions (car Netflix ne pait pas de taxes/impôts au Canada – beurk! – et ne présente presque aucun contenu québécois – re-beurk!), j’ai fait face à un autre problème… qui m’a déçu… encore une fois…

- Oui, mais… monsieur, on a tous déjà Netflix.

- Ah! Ben c’est parfait, lors de votre prochain abonnement, vous pourrez avoir quatre mois payés par votre certificat cadeau et si jamais vous êtes deux, ça vous fera deux mois chacun… à la limite, prenez-vous un abonnement 2 écrans et profitez tous deux de 4 mois!

- Ben non… c’est pas nous qui paye…

- C’est vos parents?

- Ben oui!

- Mais si jamais vous déménagez l’an prochain, le certificat cadeau va être encore bon, vous pourrez l’utiliser.

- Nos parents vont nous payer encore Netflix monsieur…

- Ah… Donc, un certificat cadeau de 40$ pour Netflix, ce n’est pas vraiment une paye?

- Non… C’est une paye pour nos parents.

- Ok… Je vais réfléchir à ça.

Alors je réfléchis. D’autres élèves m’ont dit qu’ils utilisaient un même compte Netflix pour toute la famille élargie. Tante, oncle, cousin, voisine, etc. On est loin de la compréhension des droits d’auteurs…

Au secondaire, ne travaillant pas, quand j’allais au cinéma, c’était souvent mes parents qui payaient. Je me rappelle en secondaire 5 avoir gagné une entrée gratuite au cinéma pour mon assiduité scolaire. Ce n’était pas grand-chose, mais j’étais content… Il me semble que jamais je ne me suis dit que le certificat n’en valait pas le coût parce que mes parents me payaient des sorties et que je ne maximiserais pas mes profits…

Merde, un certificat-cadeau Netflix, ce n’est pas non plus 40$ de rabais sur un REER!

Hm! Un REER! C’est peut-être ça la solution…

Ça me déprime un peu…

jeudi 2 février 2017

Reggiani

Quand j'étais en cinquième secondaire, j'ai emprunté à mon parrain un coffret de la discographie complète de Jacques Brel, que je ne connaissais pas du tout. J'écoutais Jacques Brel entre mes cours et je disais à mes amis que c'était du Green Day. J'adorais l'idée de passer à travers une discographie complète d'un seul coup. Dans les années qui ont suivies, à ma fête, mon parrain m'a offert les cd de Jacques Brel en cadeau ainsi que des partitions. J'ai appris à jouer Amsterdam, Les bonbons, Voir un ami pleurer, Les bourgeois et j'en passe.

Mettre le nez (ou l'oreille) dans une discographie complète, c'est comme fouiller dans une encyclopédie. Ça demande des moments d'arrêt. Ça demande des relectures.

Hier, je me suis acheté la discographie complète de Serge Reggiani, que je connais très peu et ça me rappelle beaucoup mon écoute de l'œuvre de Brel. C'est certain que Reggiani n'était pas l'auteur/compositeur de ses chansons, mais il savait bien s'entourer, car il me semble que ses chansons n'étaient pas trop bêtes!

Quand Reggiani chante “Si tu me payes un verre”, il me semble qu’on est loin de plusieurs chansons pop… Pas que je suis contre la pop, au contraire, si vous saviez toutes les quétaineries que j’aime écouter. Mais m’semble que du Reggiani, c’est vraiment pas con!

Celle-là, je l’ai écouté 10 fois :

Si tu me payes un verre : https://www.youtube.com/watch?v=QlaTpkTgAsY